samedi 26 août 2006

Plateau télé

Hier soir, Vendredi, nous avons osé une soirée télé, événement rare, a fortiori l'été.

Pour démarrer et pour combler le vide de la programmation de la première partie de soirée, nous avons visionné quelques épisodes de la sublime et déjantée série Desesperate housewifes. Nous avions déjà évoqué à l'Automne dernier cette série, même si nous ne l'avions suivie que de façon irrégulière. Nous avions manqué notamment le fameux épisode 14 (saison 1) au cours duquel Rex ( on ne rit pas !) confesse à son épouse Bree son penchant pour le fait d'être dominé. Grâce au dvd nous avons pu rattraper le retard et nous délecter des débuts hésitants de Bree, malgré sa bonne volonté, dans l'univers SM. Son côté fée du logis maniaque l'amena à conditionner l'usage des menottes par un passage désinfectant au lave-vaisselle !

Puis à 23 H, acte II de la soirée, en glissant sur Arte, avec un docu sur le tournage du Dernier Tango à Paris, le sulfureux film de Bernardo Bertolucci qui fit scandale à sa sortie en 1972...A côté de la fascination de tous ceux qui ont participé à la réalisation du film pour la prestation du géant Marlon Brando, nous avons retenu les conséquences de cette expérience sur le régime alimentaire de la jeune actrice Maria Schneider. Depuis, elle ne cuisine plus qu'à l'huile d'olive, dégoûtée à jamais des usages du beurre. Huile d'olive ou beurre : cela reste toujours un clivage culturel majeur entre France du Nord et France du Sud !

Apothéose aux alentours de Minuit avec un très beau reportage sur la genèse d' Histoire d'O et de son auteure Pauline Réage-Dominique Aury. Par delà la force et la beauté du texte nous avons été émus par le témoignage sobre et malicieux de la vieille dame. Les belles rides de son visage racontaient l'amour pour l'homme à qui elle a offert ce texte en 1954. Nous ne saurons pas si cette histoire n'était que le fruit des fantasmes et de l'imagination de son auteur ou si ces jeux ont pu en partie se réaliser avec l'être aimé. La pudeur du témoignage impose le respect. A côté les images du film inspiré d' Histoire d'O, trop illustratives, semblaient bien fades.

Merci Arte !

mercredi 23 août 2006

Dole of doll

Je crois que j'ai fait des bêtises.

J'ai trop joué avec ma poupé-e.

J'espère que je ne l'ai pas cassée.

Allez e., fais moi un sourire, dis quelque chose...

C'est promis, je ne t'embête plus.

Jusqu'à la prochaine fois...

mardi 22 août 2006

Ce soir...

Ce soir, vous serez mon jouet,

Ce soir, je veux jouer à la poupée,

Avec Vous.

Je vous deshabillerai, et vous mettrai dans la baignoire,

vous barboterez pendant que je vous laverai,

j'ai un gant en crin pour vous astiquer,

des brosses et des éponges pour vous faire briller

et un joli canard qui vous fera vibrer...

Quand vous serez bien propre, je vous sécherai, et vous habillerai,

une jolie culotte, une robe de lin blanc, et un trait de rouge sur vos lèvres.

Ensuite, je vous emmènerai dans la chambre pour jouer un peu,

vous serez bien sage, et ferez ce que je veux,

sinon, je vous attacherai et, culotte baissée, vous fesserai très fort.

Ce soir, vous êtes ma poupée, je fais ce que je veux...

M.

dimanche 20 août 2006

Café corsé

Cette superbe cafetière vintage, modèle 1982 en verre flammé marron, offerte par notre chère belle-mère qui en a changé pour une version dernier cri est le talon d'Achille de e.

e. aime, en effet, le café, et plus particulièrement le café corsé. Il lui est indispensable d'en avaler un plein bol au réveil pour s'éveiller au monde et être opérationnel.

M. a tenté de lutter contre cette addiction dangereuse en remplaçant ledit bol par une fessée expresso des plus énergiques administrée au moment même du réveil dans la douce chaleur de la couette ; elle a dû très vite se rendre à l'évidence, malgré un effet immédiat (un lever précipité de e.) l'efficacité de ce traitement est bien loin de valoir celui du café matinal.

e. est donc le grand utilisateur de l'objet ci-dessus, tandis que M. n'y a recours qu'avec modération, lui préférant une théière plus conforme à ses théories sur l'éducation anglaise... Cependant e., très distrait, et pétri de paradoxes, a deux étranges tendances :

- il sucre curieusement son café corsé, ce qui illustre bien son éternelle hésitation entre la force et la douceur... A quand le sucre vanillé, soupire M. en le voyant faire...

- il oublie régulièrement d'éteindre la fameuse cafetière, qui vu son ancienneté, n'est pas pourvue, contrairement à celle que s'est achetée la belle-mère, d'un arrêt automatique. Il n'est pas rare que M. doive intervenir pour stopper la machine brûlante et sermoner e. avant de le corriger et ce sans filtre !

De guerre lasse, les fessées Robusta ou Arabica n'ayant aucun effet à long terme, M. vient de faire l'acquisition d'un "cahier de punition" destiné à consigner tous les manquements de e. L'objectif étant de ne rien oublier et de sanctionner les erreurs avec à chaque fois le châtiment idoine.

vendredi 18 août 2006

La belle-mère, la cravache et les cravates

C'est sous ce titre un peu almodovarien que nous souhaitons aborder le problème de la cohabitation entre une vie de couple classique et la pratique SM.

Quoi de plus incontournable que le thème de la belle-mère ?

Pour preuve cette anecdote découverte à notre retour de vacances : un appartement confortable dans une belle ville du Sud de la France : à partir du mois de Mai-Juin, de façon inévitable, les amis et les membres de la famille se proposent gentiment pour "venir arroser les plantes" pendant nos propres vacances !

Adorable ! Mais voilà qui suppose quelques aménagements et rangements dans nos placards... C'est e. qui s'en charge : outre le classique ménage, il doit aussi s'assurer que certains objets ne traînent pas trop...

Mais quoi de plus curieux qu'une belle-mère ?!! A notre retour quelle ne fut pas notre surprise de découvrir au fond du dressing notre belle cravache, transformée en porte-cravates ! Quel sens de l'humour ! Quelle maîtrise du bricolage et de la décoration ! C'est aussi un délicieux clin d'oeil pour nous faire comprendre qu'elle n'est pas dupe de nos "pratiques sportives", sachant qu'aucun de nous deux ne verse dans l'équitation...

Si elle savait quel détournement nous avons fait de la collection de spatules en bois qui trône dans sa cuisine rustique...

mardi 15 août 2006

Correction(s)

Chère lectrice, cher lecteur, comme vous l'aurez corrigé de vous-même à la lecture du message précédent.

e. a failli lors de sa relecture ! Non seulement il a laissé une faute mais en plus il a oublié la photo ci-contre pour illustrer la partie.

Il va sans dire que ce correctif s'accompagne pour lui d'une sévère correction !!!

M.

ChesSM

L'été est propice aux jeux dans le jardin. Aujourd'hui : la partie d'échecs. e. a installé la table sous un arbre et attend M qui a accepté de remplacer x-addict ( voir partie interrompue ici du 4 décembre au 4 février dernier, x -addict n'a pas répondu au dernier coup de e. 18 a4...la partie est donc ajournée). M. n'est pas très expérimentée mais apprécie de défier e. à ce noble jeu qui n'est pas sans évoquer d'autres jeux qu'elle affectionne...Elle se révèle une redoutable adversaire et est vraiment douée pour les 64 cases.

Voici donc la partie, avec les coups - sic - annotés : les commentaires ne s'adressent pas qu'aux spécialistes. Tout le monde peut donc s'amuser à reproduire les coups sur son échiquier...explication des signes pour les non-avertis : d4 : pion d2 bouge sur case d4 C : cavalier F : fou D : Dame T : Tour x : prend + : échec O-O : petit roque ? mauvais coup ! bon coup.

1 d4 Cf6 2 Cf3 d5 3 Cç3 .Ff5 4 Ff4 ç6 5 e3 e6 6 Fd3 Fxd3 7 D x d3 Fe7 8 e4 dx e4 9 Cx e4 Cxe4 10 D x e4 Ff6 11 ç3 ! O-O 12 O-O h6 13 Tfe1 Db6 14 Ce5 ! Fxe5 15 Fxe5 Cd7 16 Dg4 ( 16 Fd6 ! Te8 17 Df3 et les blancs sont nettement mieux) Cxe5 17 Txe5 Td8 ( Dxb2 !)18 Tae1 Td5 19 T1e3 Txe5 20 dxe5 Dx b2 ( les noirs sont mieux) 21 h3 Db1 + 22 Rh2 Td8 23 Tg3 g5 24 h4 ? ( Dh5 !) Dg6 ( Td1 ! gagnait) 25 f4 Rf8 ? 26 hxg5 hxg5 27 fxg5 Td5 28 Db4 + Rg7 29 De7 Txe5 30 Dd6 ? Txg5 31 TxT DxT les blancs abandonnent 0-1

L'analyse de la partie, version 1 : M.

Chère lectrice, chère lecteur, soit vous aimez les échecs, soit vous avez soudain l'impression que M. et e. vous présentent une version de leur site traduite en chinois... Mes impressions ?!!! e. me surestime s'il me pense capable de commenter mes coups (à part ceux que je lui donne sur les fesses et pour lesquels je peux proposer des descriptifs détaillés quant à leur couleur, la forme des boursouflures, ou analyser la trajectoire de la main et mesurer la force de la frappe...) J'ai vaguement compris qu'il fallait occuper le terrain, (un peu comme au rugby ou au foot) en envoyant mes sbires à l'attaque... Je prends un air très assuré pour impressionner l'adversaire, et surtout j'arbore un décolleté plongeant pour tenter de le déconcentrer... Pour le reste... Je cède la parole à l'expert...

L'analyse de la partie, version 2 : e.

J'ai beaucoup de mal quand je joue contre un adversaire supposé moins fort. C'est un peu le syndrome équipe de France au foot. Et en plus, quand il s'agit d'une personne intime...Avec en plus, en cas de match nul ou de défaite, l'assurance d'une drôle de correction. Inutile de vous dire que j'étais tendu pendant toute la partie. J'ai très mal joué l'ouverture. M. a ouvert du Pion Dame, forcément, et m'a rapidement sorti des sentiers battus de la théorie. J'ai joué passivement, en partie sportivement, pour équilibrer les forces, mais aussi parce que j'étais impressionné par l'enjeu. M. a fait jeu égal jusqu'au 20ème coup, occupant idéalement le centre avec son Cavalier-cravache, son Fou-martinet puis ses Tours-paddle ( mon esprit s'embrouillait et avait des visions sur l'échiquier). J'ai finalement réussi à prendre le dessus, sans gloire, en allant grignoter quelques pions avec ma Dame et en créant des menaces sur la dernière rangée. La finale n'était qu'affaire de technique, et M., digne, a préféré abandonner...Ouf ! Il n'y a pas de petites équipes : il faut toujours respecter son adversaire, a fortiori M. !!!

lundi 14 août 2006

Ebats et Pas

"Et mon coeur n'était que vos pas..."

J'ai toujours adoré la force simple de ces vers de Paul Valéry...Le poète n'a pas grand chose à voir avec l'orthodoxie sm mais ses mots n'en distillent pas moins un subtil et délicieux arôme de fétichiste amoureux qui titille mes narines soumises.

Dans la position de l'Attente, puni de silence, je ne fais rien, sinon respirer le Retour de M.

Je ne bouge pas, je rassemble tous mes sens autour de la fête de l'ouïe et je guette les bruits d'obéissance qui soufflent sous la porte. Je sens, non loin de moi, comme de possibles oracles, l'ombre des parapluies et des cannes. J'attends toujours. Les minutes ou les heures passent, je ne sais plus. Le châtiment n'est plus de très loin de la quête spirituelle. La géométrie de la porte-fenêtre habille mes pensées. Elles essaient de se fixer et, pour se rassurer de s'amarrer à un songe en fond de baie. Le rideau va se lever et offrir à mes yeux le ravissement toujours recommencé de ses pieds adorés, tendrement lovés dans leurs sandales de Mistral.

Je vous attends M. Mon amour n'a pas de montre. Mes aiguilles sont vos baisers pimentés.

Vous êtes là, vous Arrivez, je tends toutes mes forces pour vous exprimer d'un seul Regard mon Amour se donnant à la lumière de la porte ouverte.

mercredi 9 août 2006

Cru classé

Dans la maison de vacances se trouve une belle cave qui comble les inclinations romantiques de M. et e. Normalement dédiée à la conservation de dives bouteilles, celle-ci est également insonorisée et convient parfaitement aux fantaisies de M. qui peut en détourner l'usage pour punir à loisir e., sans se soucier des éventuelles doléances des voisins. Ce jour-là il était justement chargé de choisir une bouteille pour accompagner le repas. Il descendit et, distrait, choisit au hasard, ramenant un blanc sec. Rien de pire pour accompagner un rôti saignant. M. ne s'appelle pas Adèle. Aussi sec, la voix de M. claqua et le renvoya d'où il venait. Elle allait lui montrer de quel fût de chêne elle se chauffait. En un tour de main e. se trouva cul nu, sans même une feuille de vigne pour cacher son intimité aux araignées fort intriguées de ce remue-ménage. Le battoir allait lui administrer une fessée A.O.C. C'est du rouge qu'il fallait, bien sûr. Un grand cru pour son petit cul.

mardi 8 août 2006

Songe d'une nuit fessée

Soirée blanche, fée sévère pour nuit étoilée

Dans le fond du jardin sous une verte tonnelle

Tu exposes tes chairs rosées à la brise d'été

L'orage gronde et se déchaîne sur vous, frêle

La canne comme un éclair s'apprête à bondir

Sur vos demi-lunes offertes et empourprées

Ce soir elle surgit d'entre les arbres pour sévir

Et illuminer vos désirs d'obéissance médusée

vendredi 4 août 2006

Nuit du 4 Août

Nuit du 4 août En 2006, en 2007, en 2089 ??? Cette nuit une grande fête SM en plein air est organisée en secret par une petite bande de fétichistes sans-culotte…Armés de cravaches, cannes et martinets ils investissent les places de leur grandes villes respectives : Bastille à Paris, Bellecour à Lyon, Stanislas à Nancy, Comédie à Montpellier, Vieux-Port à Marseille…Ils coordonnent leur action par sms, nous sommes au XXIème siècle… Le cœur de l’action se déroule sur les lieux de l’ancienne Bastille, où rôde l’esprit d’un hôte prestigieux, le divin Marquis. Un grand charivari est organisé avec concert improvisé, entre bal musette, rage punk, et musiques du monde fraternelles…Tout le monde rit, fraternise et félicite son citoyen-fétiche voisin pour sa tenue délirante et ses accessoires ingénieux. Un grand banquet favorise les échanges. Les citoyennes et citoyens vanilles sont également invités. Toute audace est permise. Minuit. Nuit d’été étoilée. Canicule. Vient le grand moment, le point d’orgue de la Fête : abolition des pantalons et des jupes pour les privilégiés…Un groupe de femmes et d’hommes bien comme il faut, symboles des nouvelles féodalités, ont été rassemblés sur la place. Ils attendent l’air fébrile. Ce sont des grands patronnes et patrons aux poches débordant de stock-option, des pétroliers pollueurs, des va-t-en-guerre… Quelques citoyennes s’approchent d’eux et mettent bas leurs jupes et pantalons. Des Mariannes SM. De tout style. Des Mariannes « Athéna » en latex avec martinet, d’autres plus « Démeter » avec robe en coton naturel, bambous et orties, ou d’autres encore en lavandières avec jupes retroussées et battoirs. Marianne comme M. mon Amour. La grande fessée populaire et publique commence, scandée par les cris de la foule…Les fesses châtiées sont toutes étonnées et, de blanches, passent rouges avant de devenir bleues…Comme en 89. Puis vient le matin, la foule se disperse. La leçon aura-t-elle été retenue ? Pourra-t-on espérer plus de justice et de solidarité dans le monde de demain ?

mercredi 2 août 2006

Trois coups (et plus si affinités)...

Nous continuons notre série des placards avec un numéro spécial Vacances.
Vacances au passage qui ont été modifiées d'où un retour anticipé. Les surprises ont leur charme et c'est l'occasion de retrouver nos Correspondances pour notre plus grande joie.
Comment marquer ce retour ? Mélie a déjà fait avec son humour naturel un message sur les bambous et les meules de foin. Riche moisson ! Dame nous a envoyé une malicieuse et rafraîchissante carte postale de vacances avec une femme-fontaine. Bric à Brac a lancé une série subtile et originale sur les fantasmes de l'été et Aurora a déjà chroniqué le dernier numéro des Inrocks...
L'espace est mince. Nous avons donc choisi d'évoquer notre première partie de vacances consacrée à écumer les salles du Fesse-tival d'Avignon...
Nous aimons le théâtre et les liens avec notre univers BDSM sont évidents...Cette année 60ème édition avec un riche programme...Pas loin de 1000 spectacles dans le "off" et plusieurs dizaines dans le "in"...Malgré le bon travail de défrichage préparatoire de e., il est toujours difficile de totalement se repérer d'emblée et donc très agréable de plonger dans les ruelles et de se perdre dans la belle cité médiévale...Tout semble alors possible, la vie est une pièce aux multiples rebondissements.
Nous détacherons quelques moments que nous avons particulièrement apprécié :
- La magie du Cloître des Carmes avec une très belle association de textes de Duras : Pluie d'été à Hiroshima ( mise en scène Eric Vignier).
- L'énergie de la troupe de Lacascade pour les Barbares de Gorki dans le bel écrin de la Cour d'honneur avec lumières, trompettes, et coups de fouet ( virtuels ) des répliques des acteurs...
- La force du texte resseré et l'imagination d'un futur proche (2077) dans la salle Benoît XII : Si ce n'est toi de l'auteur anglais Edward Bond mis en scène par Alain Françon. Très fort. Le théâtre comme un de nos plus beaux scénarii intimes vous transporte ailleurs.
- Et enfin une pièce plus intime, un huit-clos joué dans un placard par deux acteurs très physiques, M. et e., dans l'intimité de leur chambre d'hôte....