samedi 3 septembre 2005

échos au Savoir-faire Ménager

Le silence de la grande maison provençale cerne le boudoir où je suis enfermé depuis déjà un long moment... Mise en condition apéritive. Frémissant, les genoux embrassés sur la laine du tapis oriental, j'attends la punition. Son image mystérieuse se profile sur la couverture, entre coussins et rubans. Mains et lanières vont se promener sur des fesses bientôt balisées de traits rouges et blancs, comme sur les chemins de Grande Randonnée. Je risque de ne pas être ménagé. C'est là la rançon de mes provocations. Selon l'expression très victorienne je suis un véritable "naughty boy." Je cherche le châtiment, mes gestes imprécis l'attirent : un verre mal lavé, une assiette rangée sur la mauvaise pile du buffet art nouveau, une chemise de nuit oubliée sur son valet. Le résultat est là, je suis seul, à méditer la sentence à venir. La porte crisse et couine, quelques pas élégants annoncent l'arrivée de la Maîtresse de maison. Pas un mot. Assise sans doute sur la chaise, se préparant au spectacle...Quand soudain... La correction dépasse mes espérances et me fait regretter ces négligences répétées qui trouvent leur réponse dans l'implacable avalanche de coups. L'APSM m'avait pourtant prévenu lorsque, trop insouciant, j'avais signé le contrat. Les exigences peuvent parfois être très rigoureuses. Ma peau pékinée, les gémissements contenus par une fierté pourtant déculottée en sont le vibrant et éphémère témoignage. Je compte jusqu'à 54 d'une voix de plus en plus hésitante, lancinante, hoquetante... Je dépose mes larmes à ses pieds. Le dernier coup, cinglant, est plus appuyé et me fait exploser. Plaisir et souffrance s'entrelacent. Je crie, je m'agite, je gicle. Elle admire fièrement son oeuvre, me détache et d'un regard mi-amusé, mi-attendri, me signifie que le travail doit reprendre. J'embrasse avec passion ces mêmes mains qui ont châtié mes demi-lunes désormais éclipsées. Je médite les pélagiennes résolutions nées de ma pénitence. Je m'éxécute, me promettant en secret de devenir l'artiste de ses placards, le roi de la balayette et de la toilette, le prince de ses coins à poussière. e.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Très belles escapades en votre compagnie ce soir...J'ai, Moi aussi, tangué(e) au gré du martinet virevoltant, tour à tour M et e. Rouge tapis de laine, ou cuir d'un fauteuil confortable... Pourquoi choisir ?

A bientôt de vous lire,

une Sage M.

M. et e. a dit…

Je suis très touché par ce premier message sur notre blog.
A ce soir pour un plateau-télé devant la première de "Baisemains et mocassins" sur Arte...nous risquons de répondre rapidement par un parodique "Baisepieds et bottines".

un sage e.