mardi 22 mai 2007

Fleurs de Cactus

C'était ce week-end la première édition de la Fête de la Nature. L'occasion pour M. de revêtir son tablier de jardinière et de faire un tour au jardin...

Jardin rêvé, jardin virtuel (nous n'avons que deux petits balcons), où les semis soumis poussent en silence sous le contrôle d'un épouvantail dominateur. Le jardin de M. et e. serait bien sûr un jardin éSème, conçu avec soin par M. pour l'agrément de e.

A la manière des jardins potagers, il serait composé de plusieurs plates-bandes thématiques : à la place d'honneur le carré des plantes à épines : cactées, rosiers, ronces des bois et chardons y poussent à foison, mêlant leurs dards acérés, sans oublier un pied de houx pour décorer e. pour les fêtes de Noël... C'est dans cet épais bosquet que M. envoit e. lui cueillir à mains nues de foisonnant bouquets. Elle aime le mariage étrange du chardon crépu et de la ronce des bois sur la table de son salon.

A la place de l'insipide pelouse des pavillons banlieusards, M. a laissé la partie centrale du jardin en herbes : c'est là que s'épanouissent les orties brûlantes et autres plantes urticantes, comme la berce du Caucase dont les fesses de e. peinent à oublier la sève mordante... M. a mêlé à cette mer de feu quelques poétiques touffes d'Adonis d'été au joli nom populaire de Goutte de sang et d'Agrostide ou Jouet du vent et lorsque le soleil couchant fait danser son pré rougeoyant, M. rêve en pensant à son jouet joli...

Dans un autre coin du jardin, plus sombre et plus humide, M. cultive ses plantes inquiétantes : les Drosera carnivores, l'Euphorbe noire ou le Datura tramoine, hautement toxiques, dont elle se sert pour préparer de mystérieux breuvages destinés à décupler les forces (et les formes de e....) ou des onguents magiques pour calmer blessures et morsures.

Enfin, sur la fenêtre de sa chambre, M. a installé des pots pour accueillir ses plantes fétiches, celles qui la font sourire quand elle ouvre ses volets le matin : la Bourse à pasteur, dont les fruits semblent vides à la palpation..., le Peigne de Vénus si joliment nommé, et la majestueuse Verge d'Or...

Si cette promenade buccolique vous a plu, allez donc faire un tour dans les jardins du Château de Miserey à côté de Giverny : il y a fort à parier que vous adorerez leur Enfer...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Chère M,

J'aime être votre tige, votre fruit à palper, vous pouvez laisser vagabonder à loisir vos mains vertes, douces, et sévères quand il le faut, je me fais belle plante pour vous !

Anonyme a dit…

Jolie lian-e,
Je suis le tuteur (la tutrice) sur lequel vous grimpez, et qui s'abandonne à vos assauts fleuris. Je tends ma bouche pour cueillir à même l'arbre vos fruits charnus...

Quand est-ce qu'on s'installe à la campagne ?

M.

Anonyme a dit…

Je suis prêt à partir à la recherche de nouveaux terrains, d'espaces vierges, de buissons à explorer ensemble, de montagnes à gravir...Ah, la Lozère et les austères Cévennes, les grottes du Sud-Ouest, les caves de Carcassonnes, l'Aiguille du Midi...

e.