lundi 16 avril 2007

SéréMonie

La date a été fixée une première fois. Puis reportée. Comme un ressort, une ultime pirouette du désir.

Le Jour "J" comme jouissance, il a fallu tout préparer. Les courses pour le petit plat, indispensables pour inviter tous les sens au banquet. Le décor, minimal, un fauteuil et un tapis dans le salon, en guise de boudoir. Pas besoin de trop de pompe. Il y en aurait bien assez. Quelques bulles symboliques et légères pour M. (et surtout pour m). Modération de circonstance pour rester concentré et ne rien perdre de la libération.

e. est prêt, en tenue légère. M., elle, est hiératique et surprenante avec un bustier rouge et un foulard de pirate.

Lecture apéritive. Quelques pages de Montorgueil, dites à haute voix, pour se mettre dans un bain de dressage. La nouvelle des quatre jeudis, une des préférées de e.

"- Si vous vous déculottez vous-même, vous en aurez cent coups. Si je suis obligée de vous déculotter comme l'autre jour, vous en aurez cent cent cinquante. Choisissez.

- En disant cela, elle cinglait légèrement le cuir d'une de ses bottes. Ce bruit avait quelque chose de si fascinant que Jean-Louis ne répondait rien et regardait seulement ces jambes magnifiquement gainées comme s'il n'eût pas entendu la question.

- Allons ! J'attends. Vous vous déculottez ?" ( Bernard Montorgueil, Dressage, Le Pré aux clercs, 2000, p. 109)."

Terriblement efficace. e. est troublé. C'est le moment que choisit M.

Première offensive. Effeuillage progressif. Soudain, prise en main musclée. Deuxième approche plus lente et déroutante, délicate, comme on entretient une orchidée. Puis, une avancée gourmande, distillant quelques petits aiguillons salés. e. est sur le point de défaillir. C'est le moment d'aller retrouver le placard, fidèle témoin, terrain rituel de ce jeu. Tee-shirt entre les dents pour étouffer les cris, mains contre le mur, fesses bombées. La cravache n'a plus qu'à éxécuter sa petite danse de la pluie.

M. s'est chargé de doucir l'ouvrage à la main, un travail d'orfèvre. Avant de s'offrir une ultime pâtisserie, pour recueillir lentement cette offrande née de nos désirs entrelacés et reposés...

J'ai prononcé deux mots. Simplement.

Cette cérémonie était magnifique.

e.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Votre texte est très beau, très cher e. A la hauteur de cet instant suspendu entre désir et jouissance, de cette cérémonie partagée...
L'attente est un très bel écrin pour le plaisir.

J'M. les j-e avec vous !

M.

Artemis a dit…

Je me suis fait voyeuse un instant.
J'M vos j'e

M. et e. a dit…

Merci chère M. J'ai hâte d'inventer avec vous de nouveaux jeux..! Nouvelles règles épicées à écrire quatre mains...

Bienvenue et merci chère artémis, revenez chasser chez nous quand vous voulez !

e.

Anonyme a dit…

une petite précision Artemis et Kochris qne sont qu'une ... Mon identifiant à seulement été radié et j'ai du me "google-iser" et j'ai donc pris le pseudo de mon blog .
Je revines de temps en temps chez vous ....

M. et e. a dit…

Ok chère Kokhris-artémis ! Nous vous voyons toujours ici avec plaisir...

M. et e.