lundi 2 avril 2007

Mettre à part

Ces robinets majestueux, prometteurs mais fermés, comme première représentation de ce désir contenu. Deux jours que l'initiation a commencé, déjà. Ou seulement.

Rien ne s'est vraiment passé pour l'instant. Nous en sommes à la définition des règles du rituel à venir. La simple évocation de ce jeu de la frustration suffit à faire naître des sensations de plus en plus fréquentes et rigides au niveau de mon bas-ventre en émoi.

Nous avons juste commencé à "jouer au dictionnaire", ce qui signifie dans notre lexique amoureux et complice, ouvrir au hasard une page du Robert, pour y chercher un ou deux mots et composer des connexions et correspondances. J'ai tiré, ce jour, "privation" et "rinçure". Troublant.

M. rédige quelques lignes sur son carnet rouge, mémoire de ses désirs et de mes punitions soigneusement consignées. Elle est concentrée et m'ignore pour l'instant.

Tant d'inconnu me désoriente. Aucune idée des gages et des sollicitations qui m'attendent, je guette l'annonce des provocations qui n'auront pour but que d'affoler ce désir contenu. Nous avons fait une promenade au bord de l'eau, en ce début d'après-midi. Je ne sais pourquoi mon regard était irrésistiblement attiré par le phare rouge, au bout de la jetée...Je rêve de plages de sable fin, de noix de coco, de pieds nus dans des sandales, de Palmes fouettant mon épiderme. Fétichismes d'un désir d'Eté, premières manifestation de la frustration, les images se multiplient de plus en plus, les songes érotiques compensent l'absence de jouissance.

Un bon e. doit savoir larguer les amarres, se montrer un bon petit mousse, et préparer un jeu de cordes pour les déposer aux pied de M. la capitaine, la pirate, la corsaire. Je ne sais quand je pourrais à nouveau toucher crier "terre, terre", et laisser exploser ma joie en inondant d'une sève fertile cette nouvelle Cythère où nous accosterons enlacés...

J'ouvre une dernière fois le dictionnaire, avant de refermer ce premier message, et je tombe sur "maculer".

e.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Humm... joli message, très cher e. évoquant avec sensualité ce beau voyage que nous venons de commencer. Notre navire se nomme Désir...
Merci chère Dame, si vous me lisez, pour nous avoir lancé dans cette troublante aventure...

M.

Anonyme a dit…

Les mots sont des passeurs, de sacrés contre-bandiers du subconscients n'est.il pas ?
Qu'il est difficile de les laisser franchir le col tumultueux de notre con-science sans trépasser !
De tout coeur avec vous dans votre cheminement !

M. et e. a dit…

Chère M.,

Je tangue un peu sur le navire, il y a un peu de houle mais je m'accroche au mât d'artimon. Il faudra bientôt avoir recours aux cordes pour maîtriser la tempête de mon désir, entretenue par le délicieux vent de vos caresses. Dame et Scribon nous ont, en effet, entraîné dans une bien belle aventure, où nous avons encore tant de parchemins à découvrir sur les îles et rochers de notre parcours...

Chère elle,

Mon cheminement est un joli châtiment. J'aime beaucoup votre sens de la contre-bande. Je tire, à l'instant, pour illustrer ce message, "moulurer" dans le dico. Cela file...
Vous êtes une soeur très bienveillante et une délicieuse complice.

e.

Anonyme a dit…

Hey, I am checking this blog using the phone and this appears to be kind of odd. Thought you'd wish to know. This is a great write-up nevertheless, did not mess that up.

- David