jeudi 8 juin 2006

L'amante religieuse

J'ai posé mes filets, apprêté mes collets

et tricoté, araignée, ma toile.

Les rayons de soie brillent sous le soleil.

Fasciné par mes gourmands appats,

vous êtes tombé, c'était inévitable, dans le piège.

Les noeuds coulent autour de vos chevilles,

l'étau se resserre et vous immobilise.

..................

L'araignée bondit.

Ses mains fines virevoltent autour du corps inerte,

agité encore, par instant, de quelques soubresauts,

les fils se tendent et tissent de solides menottes,

la chair rose s'habille d'une combinaison de soie.

La coquine est experte, le bondage est serré.

.....

Votre visage s'agite et quémande clémence,

mais il vous faudra attendre,

attendre que ce soit, pour moi le bon moment...

.....

Envie de dégrafer l'encolure de soie

et de picorer lentement les échancrures de peau que dévoilent les bandelettes.

Ma langue se promène sur votre corps meurtri,

mes dents vous dégustent, vous malmènent, vous amènent

à l'étroitesse de ma bouche gourmande,

nouvel étau que vous ne pouvez fuir...

...............

Nulle feuille ne bouge,

les criquets se sont tus,

et le vent lui-même, retient son souffle

en cette heure cruelle, où la veuve araignée achève son sinistre festin.

Les ombres dansent, avalées par la nuit qui avance,

dans un ballet étrange, où les corps étroitement enlacés, semblent ne faire qu'un.

3 commentaires:

M. et e. a dit…

C'est un piège magnifique, un festin et une fête de la tête aux fesses, j'adoooore être votre proie émue retenant son souffle, couinant légèrement dans l'abandon...

e.

Anonyme a dit…

C'est doux et inévitable. J'aime beaucoup.

M. et e. a dit…

Merci beaucoup !
e. est toujours dans les filets (de la cage) et la joueuse araignée prépare ses tirs au but !

:)

M. et e.