mercredi 12 octobre 2005

Roule hot

A l'heure où le pays entier vibre à l'unisson autour des pieds de ses héros du ballon rond, nous revenons aux territoires imaginaires de nos errances amoureuses. M. m'a fait une magnifique surprise ce week-end en me kid-nappant. Je pouvais voir le paysage jusqu'à Aquae Sextiae. La Sainte Victoire comme un écran de fantasmes crayeux. Cézanne découpe à la baguette nos rêves libérés. Notre halte rituelle au panthère market pour boire un café accompagné d'un ferrero cage d'hor. Puis M. me bande les yeux. Etrange impression, coton des sens qui me déconnecte complètement, j'entends à peine Joe Dassin chantonner "C'est la vie Lily" et "Katy cruel" Je me repère grâce aux rayons de soleil qui traversent le bandeau et s'invitent sur mon visage mi-anxieux mi-excité. Nous nous dirigeons vers le Nord-Ouest. Ce n'est donc pas la Camargue, je ne serai pas lâché au milieu des taureaux et des flamands rosses, ni pourchassé par une horde de guardianes féroces...Et oui désolé Léon, pas de e. vachette ! Crissement des pneux sur les graviers. On doit arriver devant un château ou une vieille demeure. Cela ressemble un peu à l'image que je me fais des débuts d'Histoire d'O ou de La Vénus à la Fourrure. Avec des acteurs années 50 façon polar. On mélange un peu tout quand on est privé de la vue. Je peux enfin ouvrir les yeux. Et là féerie ! Devant moi un authentique manège de chevaux en bois, et trois roulottes qui composent un magnifique camp nomade reconstitué. "La manouche" nous attend. Je m'ébroue, j'ai du mal à réaliser... Pour un peu j'improviserais une danse. L'intérieur me projette dans les années 30, grâce à une déco magique... Le poële Gaudin crépite. Je rentre d'une longue promenade à cheval. Nous sommes au pied des Alpilles. A quelques kilomètres de Saint-Paul-de-Mausole où Vincent a peint ses toiles les plus hallucinées...le paysage porte encore les stigmates de ses coups de couteau. Les oliviers noueux tordent leurs branches vers le ciel, les blés se couchent sous le fouet du Mistral. Je sens que ma nuit étoilée est proche... Je m'arrête pour le moment car je sens que je deviens trop lyrique et que j'abuse de la métaphore facile ! ( A SUIVRE ...)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'aime votre style e., votre manière d'habiter la langue, vos tournures de mots comme votre tournure d'esprit (bel esprit taquin que j'ai apprécié par ailleurs, oui, oui)et c'est plaisir de se laisser embarquer dans votre beau voyage, votre fête des sens, tout piqueté de fantaisie ! Merci

M. et e. a dit…

Merci pour ce bel hommage venant de votre beau pays pourpre. J'essaie d'être taquin, non conformiste et toujours respecteux !
A bientôt chère consoeur !

e.