dimanche 28 janvier 2007

Tabou le totem sm

Ah le pouvoir évocateur des images....

Sculpture végétale venue d'autres latitudes qui me fait rêver. J'ai trouvé dans un des albums de M. cette photographie d'un voyage où je n'étais pas présent.

Envie de vivre, de partager cette image, de partir à l'aventure avec elle vers cette contrée inconnue. Une grande île je crois. Retrouver la trace de cet étrange jardin. Voilà qui me donne comme des élans vaudous, des rêves de rites magiques et inquiétants...Les latitudes se mélangent, je perd le Nord, je suis à l'Ouest. Puis je me retourne et soudain me gauguinise dans le lit. Des esprits orangés parfument cette nuit d'hiver. Se mêlent aux boiseries des bibliothèques où je consulte cartes et grimoires pour localiser le fétiche. Ca y est. Je crois que j'ai trouvé...

Mis à nu au pied du totem. Je crie, je hurle, "je t'aime" comme un talisman. Peintures tribales jusqu'au trou de balle, ou de bal...les poils légèrement grillés par des ombres masquées qui, leur forfait accompli, dansent en transe autour de la scène végétale. Ligoté. Les mains sur la tête. M. en tenue de cérémonie, maquillage de plumes chamarrées et robe ample aux tissus pékinés (comme ta peau bientôt me dit-elle), grande prêtresse de mon sacrifice. Saccades de sève anxieuse.

J'ai les mollets qui se dérobent, peut-être est-ce l'effet de cette pipe qu'on m'a forcé à partager avec M. et ses sbires. Soumis chaman. Destiné à délivrer je ne sais quelle prophétie bdsm et exotique. Je deviens la courbe de l'arbre à phallus. Entre arts premiers, baroque et performance contemporaine. Et ma verge que devient-elle ? Se gondole-t-elle ? Je ne sais plus, ma vue se brouille, je ne vois que les lianes qui me retiennent, les fleurs qui décorent mes testicules, ma poitrine phylactère couverte de runes...

Soudain la musique devient hallucinatoire, les femmes fessent avec rage la peau des tambours de pandanus. M. est à la baguette, chef d'orchestre impérieuse, qui semble avec un grand calme contrôler la folie de la fête. On me met un masque. On me couvre de crèmes et d'onguents, on me papaye la peau pour la rendre plus tendre . J'entend des claquements inquiétants un peu comme les bruits des mâts qui s'entrechoquent dans un port assiégé par la tempête. Des mains se pressent contre moi, m'entourent de cordes et de poulies. Je monte. Mon ventre épouse les courbes du totem. Je suis au sommet...les mains me lâchent en position assise, je tombe vers le...je crois entendre l'écho du rire de M...un rire qui ne s'arrête pas. Elle a volé jusqu'au sommet du totem, et me rattrape juste à temps pour me souffler "je t'aime moi aussi". Je me mets à rire aussi et à pleurer de joie. Puis, facétieuse, me chuchote à l'autre oreille : "on rejoue ?"

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Hummmm... Très cher, quel beau voyage sous ces latitudes lointaines où vous m'offrez toute latitude pour vous corriger...
Au pied de votre arbre, il fait si bon rêver...
Et, qui sait, peut-être hisserons-nous un jour la voile qui nous conduira vers ces terres lointaines et paradisiaques. Je serai votre guide, et vous mon mousse obéissant et je vous conduirai sous les cocotiers couronnés d'azur jusqu'à la clairière sacrée où se dresse ce tiki de bois autour duquel nous danserons nus...
Je vous M.

Anonyme a dit…

Oh oui j'ai hâte de faire tiki-tiki avec vous aux pieds du totem !

e.

Anonyme a dit…

Je n'y comprend rien !!!!!!
J'aime vous lire et suis si loin de votre univers ... a croire que ?
_Non.
Ce n'est pas cela, qui me fait revenir et re et re ...c'est vos complices attentions.
Bien a vous.

M. et e. a dit…

Merci pour votre fidélité cher x. !
Il n'y a rien à vraiment comprendre, il faut se laisser porter, et je pense que chacun peut voir plusieurs univers dans un même texte !

e.