mercredi 6 janvier 2010

Incipit

La littérature dite bdsm, inégale, parfois de qualité, reste souvent répétitive et manque de distance. On peut préférer repérer des allusions plus ou moins discrètes dans une oeuvre générale ( Ah ! la scène des Confessions de Rousseau avec Mlle Lambercier...), ou mieux encore, à la façon de l'OuLipo, détourner quelques passages, en jouant avec les maux. A vous d'identifier les débuts des grands romans qui suivent !
1) Les Dominas, portant des cothurnes de bronze, s'étaient placées dans le chemin du milieu, sous un voile de pourpre à franges d'or, qui s'étendait depuis le mur des écuries jusqu'à la première terrasse du Donjon; le commun des soumis était répandu sous les arbres, où l'on distinguait quantité de bâtiments à toit plat, pressoirs, celliers, magasins, boulangeries et arsenaux, avec une cour pour les éléphants, des fosses pour les bêtes féroces, une prison pour les esclaves.
2) Majestueuse et dodue, Fuck Sulligan, parut en haut des marches, porteuse d'un bol mousseux, sur lequel reposaient en croix battoir et glace à main.
3) Nous avions l'habitude, en entrant dans la salle à punitions, de jeter nos caleçons par terre, afin d'avoir ensuite nos fesses plus libres; il fallait dès le seuil de la porte, les placer sous le banc, de façon à se tenir contre la muraille, en faisant beaucoup de poussière; c'était là le genre.
4° Parfois à peine sa bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n'avais pas le temps de me dire : "Je jouis."
5° A peine entre-t-on dans la ville, que l'on est étourdi par le fracas d'une machine bruyante et terrible en apparence. Vingt fouets stridents, et retombant avec un bruit qui fait trembler le pavé, sont élevés par une roue que l'eau du torrent fait mouvoir. Chacun de ces fouets fabrique, chaque jour, je ne sais combien de milliers de clous. Ce sont d'obéissants soumis, frais et jolis, qui présentent aux coups de ces fouets énormes les petits morceaux de fesse qui sont rapidement transformés en clous. Ce travail, si rude en apparence, est un de ceux qui étonnent le plus le voyageur qui pénètre pour la première fois dans les montagnes qui séparent la France de l'Helvétie.

7 commentaires:

X-Addict a dit…

J'ai le 5) Excellentissime !
Souvenir souvenir d'un texte qui reste brulant ... Stendahl-le rouge et le noir. l'extrait était suffisament long. par contre je suis pouët pouët pour les autres.

X-Addict a dit…

J'ai envie de proposer Zola au pif pour le deux ... a cause du "majestueux et dodue" et "du bol mousseux" :)

M. et e. a dit…

Cher X. vous êtes lancé, en lice pour le concours. La remise des prix est pour plus tard. Nous ne donnons pas d'indices pour l'instant...

X-Addict a dit…

Je viens de me faire latter grave pour mon 2) sur msn ... oupps j'étais rudement loin :P

M. et e. a dit…

Oui assez loin en effet...au moins une mer...;-)

Maîtresse Cassandre a dit…

Le 1) Salammbô...si l'on se réfère au texte d'origine =) Clairement je préfère les Dominas aux capitaines...
Le 2) ...je ne vois pas
Le 3) Flaubert...
Le 4) Proust...
Le 5)Stendhal, bien entendu...

Merci de m'avoir replongée dans mes souvenirs...et belles interprétations de ces textes immuables,sourire.

M. et e. a dit…

Pas mal du tout chère Cassandre ! Vous méritez une (très) bonne note et ne risquez guère d'aller au coin, ce qui est normal pour une Maîtresse ! Le deux est plus difficile. C'est un grand classique de l'autre côté de la Manche.