Soudain l'avion se redresse. Il n'est pas le seul. Les doigts délicats de l'hôtesse M. ont franchi un palier. Ils caressent désormais les derniers remparts de mon intimité. J'aime ce premier contact familier sur le tissu des sous-vêtements, comme une prise en main souple et ferme à la fois.
M. elle même prend ses aises, le joli uniforme de la compagnie, légèrement froissé, laisse entrevoir une gorge qui se libère, un genou qui sort de sa réserve.
Puis la main, désormais totalement débridée, délaisse le tableau de bord pour s'emparer directement du manche, un peu bête d'être sans crier gare mis à nu. Les mots s'enhardissent à leur tour. M. me demande de me laisser aller et de rythmer sa chanson libertine de quelques mots crus. Je n'ai pas trop l'habitude. Je commence doucement : coquine, c'est mignon..., je poursuis petite garce, c'est déjà plus osé...petite cochonne. On prend vite de l'assurance. Cela lui plaît visiblement. Petite chienne. Le registre animalier la fait frémir. Petite truie. Son poil se hérisse. Grosse truie...comment ai-je pu glisser ? Je sens soudain que je suis allé trop loin. Elle se rélève d'un seul coup, le visage impassible et me laisse penaud et débraguetté. Elle séloigne rapidement vers la cabine de l'appareil. Je suis seul, un peu engourdi et encore sous l'émotion de l'exercice d'évacuation qui n'a pas été mené jusqu'à son terme...[...A SUIVRE]
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