L'image peut-elle traduire l'émotion de l'instant, la naissance d'un cri ou la libération d'un soupir ? Est-elle capable de restituer la puissance de ce fouet torsadé, que je crains et désire tant ?
Peut-elle suivre la topographie complexe de notre épopée punitive, faite de coups et de caresses, de cinglements et de chuintements ?
L'image n'est-elle pas présente uniquement pour appeler sans pudeur une autre râclée, pour espérer dans une supplique esthétique, la répétition de la danse des demi-lunes ; pour rêver une représentation qui finirait par un nouvel abandon, toute volonté encordée et menottée, les chaussettes blanches en berne, réduit à l'état de vahiné, objet de désir, les fesses rougeoyantes, la peau sablée et striée, sans échelle ni échasses, nu et à Vous au poteau de nos étreintes ?