A l'heure où la fièvre du ballon rond et les lacets du Tour de France sont déjà loin, et alors que la poudreuse peine à se fixer pour satisfaire les amateurs de glisse, il est temps de trouver de nouvelles pratiques sportives pour équilibrer nos esprits et nos corps. C'est pourquoi nous lançons ici la Fédération Française de la Fessée. Déjà les premières voix, sceptiques ou amusées s'élèvent : la fessée, un sport ? Oui. C'est un art, c'est un jeu, c'est une punition érotisée mais c'est aussi une discipline physique à part entière. Et e. d'argumenter : Les muscles du ou de la fessante ou fesseuse sont sollicités : avant-bras, biceps, mais aussi les cuisses qui supportent le poids du ou de la soumise. Le bassin et les abdominaux travaillent également lors des mouvements du bras. Quant au fessé(e), il est évident que ses fessiers, ses abdos, ses mollets, mais aussi ses bras qui reposent au sol participent à l'exercice. Comment organiser alors cette pratique d'un point de vue sportif ? Cela nécessite bien sûr une charte et quelques règles (modulables). Pour commencer la tenue est très importante. Les compétiteurs doivent être à l'aise. Pour la fesseuse ou le fesseur, une combinaison noire moulante, dans un tissu à déterminer, un bandeau pour tenir les cheveux, et une paire de tennis semblent suffire et confèrent une sobre sévérité de circonstance. Pour les fessés, une culotte rose, un top de la même couleur pour les filles, un slip blanc et un tee-shirt pour les garçons. Un dossard ( voire un fessard) avec un numéro permettra d'identifier les différents participants. Le lieu ? Une grande souplesse semble de mise. On peut imaginer deux catégories, le jeu in-door et le jeu out-door. Dans un gymnase, un grand appartement, un château ou dans une forêt, sur terre battue ou sur gazon, en altitude ou en bord de mer...Grand avantage, entre autres, de ce sport : il peut se pratiquer en tout lieu et en toute saison. Il nécessite, qui plus est, peu de frais pour l'équipement. Venons-en au plus important : le déroulement de la compétition. Comment évaluer et comment désigner les gagnants ? Trois critères doivent être pris en compte. La dimension artistique, liée à la grâce et à l'originalité des mouvements de bras du ou de la fesseuse, les déhanchements du fessée(e), les cris qui accompagnent cette danse. C'est le paramètre le plus subjectif. Plus rigoureux : le temps de la punition. Un chronomètre impartial permettra de mesurer l'endurance des deux joueurs. Enfin la couleur et les motifs imprimés sur le postérieur seront pris en compte. Un sport se décline toujours de plusieurs façons. Combien de catégories, combien de compétitions ici ? - La fessée classique, figures imposées. Les candidats s'inscrivent en couple déjà formés, et se mesurent à d'autres couples. Ils se produisent plusieurs fois jusqu'à ce que le couple le plus endurant soit désigné. - La fessée mixte, figures libres. Les candidats s'inscrivent en individuel. Lors de chaque tour, par tirage au sort les couples sont formés. De la même façon jusqu'à la finale les différents couples ainsi constitués se mesurent. - Le combiné-fessée : pour le 1 comme pour le 2 l'instrument de punition est tiré au sort et choisi pour chaque tour. A la main, au paddle, au martinet, à la cravache... Pour chacune de ces catégories, des championnats départementaux, puis régionaux et enfin le Championnat de France de la Fessée. Voilà. Tout cela demande donc une certaine logistique. Il faut des arbitres pour intervenir en cas d'irrégularité, des jurys, une buvette, des vestaires, un public, une journal sportif qui rende compte des tournois organisés dans chaque région et des plus beaux gestes techniques ( on imagine un nouvel Albert Londres s'extasier sur les forçats de la fesse...). Mais quel beau sport ! Avec la possibilité de s'entraîner tous les jours à la maison. M. et e. ont commencé pour la première épreuve, figure imposées. Complicité, confiance mutuelle, et endurance sont nécessaires pour cette pratique. |